Le recrutement de la claque romantique s'effectua dans les ateliers de peinture et de sculpture, auprès de leurs étudiants, auxquels s'associèrent de jeunes littérateurs et musiciens. ! Parmi ces derniers, le principal lieu de diffusion de l'esthétique romantique était le théâtre de la Porte-Saint-Martin, où seraient joués la plupart des drames de Dumas ainsi que plusieurs pièces de Hugo, au milieu de vaudevilles et de mélodrames[45]. Avant la bataille analysée par Michel WINOCK au travers d’œuvres et d’images d’archive. Cette métaphore animalière, si elle n'était pas inédite dans le théâtre classique (on la retrouve dans Esther de Racine et dans L'Orphelin de la Chine de Voltaire[72]), avait en effet pris dans le premier tiers du XIXe siècle une connotation juvénile dont la comédienne estimait qu'elle convenait bien peu à son partenaire de jeu[73]. Un critique du journal légitimiste La Quotidienne le rappellerait sans détour en 1838 à l'occasion d'un autre scandale, provoqué cette fois par Ruy Blas : « Que M. Hugo ne s'y trompe pas, ses pièces trouvent plus d'opposition à son système politique qu'à son système dramatique ; on leur en veut moins de mépriser Aristote que d'insulter les rois […] et on lui pardonnera toujours plus aisément d'imiter Shakespeare que Cromwell »[126]. • Rédaction d’une synthèse et problématisation On demandera alors aux élèves de résumer les causes de la « bataille d’Hernani ». Conséquence de ce désaveu du public pour une esthétique dramatique qui n'était plus en phase avec les goûts de l'époque, la situation financière du Théâtre-Français était calamiteuse : quand une représentation coûtait en moyenne 1 400 francs, il n'était pas rare que les recettes ne dépassassent pas 150 ou 200 francs[52], à partager en 24 parts, dont 22 destinées aux comédiens[53]. I- Texte: Théophile Gautier témoin de la bataille d’Hernani Théophile Gautier, Victor Hugo, "on casse les vers et on les jette par la fenêtre" texte publié en 1902. À chacun de ses membres fut distribué un billet d'invitation nominatif (le baron Taylor craignait que certains d'entre eux ne fussent revendus[92]) de couleur rouge sur lequel était écrit le mot Hierro (« le fer », en espagnol), qui devait constituer leur signe de ralliement, comme il constituait le cri de guerre des Almogavares dans Les Orientales[93]. La bataille d’Hernani. L’esthétique romantique de la pièce. Type de document. Ce jour-là, la recette au Théâtre-Français fut de 5 134 francs. Le « j'en passe et des meilleurs » par lequel il y était mis un terme devint proverbial[99]. D, par exemple, dans son Catalogue of nineteenth century french theatrical parodies. La musique d’ Hernani . n’a pas été conservée. Le Théâtre-Français était depuis 1812 soumis à un régime particulier : il n'avait pas de directeur et était dirigé par une communauté de sociétaires, elle-même dirigée par un commissaire royal : en 1830, celui-ci était un homme qui, autant que faire se pouvait, soutenait la nouvelle esthétique romantique : le baron Isidore Taylor. Ainsi Cromwell était-il à la fois un Tibère et un Dandin[22]. La “Bataille d’Hernani” La première d’Hernani est un point de départ pour le drame romantique et les tensions que cela entraîne. DC3 Overview and Cyber Threat Intelligence and APT 101 Intro - Duration: 53:46. Menu Effacer le champ de recherche. Qui plus est, la tragédie classique française, qui ne s'intéressait pas au peuple et à laquelle le peuple ne s'intéressait pas, était par nature un art aristocratique, qui par là même renforçait encore la division sociale en la doublant d'une division des publics de théâtre. Cité par Anne Ubersfeld, Le Drame romantique, Les deux vers ont le même nombre de syllabes en raison de la, Le parallèle est établi par Anne Ubersfeld, in. Dans la préface de Lucrèce Borgia, Hugo parle de sœurs jumelles lorsqu’il évoque ces deux pièces mais ces dernières ont eu un destin très différent. Mais, bien qu'il passât pour un modéré adepte de la politique du « juste milieu », ce dernier refusa de casser la décision du comité de censure : la situation politique était délicate et la représentation sur la scène d'une fable qui donnait de Louis XIII l'image d'un monarque moins intelligent que son bouffon et dominé par son ministre était de nature à échauffer les esprits[58]. infra. C'était l'âge de Bonaparte et de Victor Hugo à cette date »[88]. »[107]. L'auteur de la préface de Cromwell ne pouvait se permettre de passer au second plan et de laisser le devant de la scène à des dramaturges qui, bien qu'ils fussent ses amis, n'en étaient pas moins des rivaux qui menaçaient, de l'intérieur de son camp, la position dominante de Victor Hugo[61]. La « bataille d’Hernani » semble d’ailleurs constituer à elle seule une œuvre, comme en témoignent, à l’occasion du bicentenaire de 2002, le téléfilm de Jean-Daniel Verghaeghe et la reconstitution de la bataille à la Comédie-française par des lycéens. Marion Duvauchel-Alternativephilolettres SUJET D’INVENTION: Vous écrivez une lettre au Président de l’académie régionale pour qu’il rajeunisse le parterre d’académiciens.Et vous vous appuyez sur la page d’histoire d’Hernani. Cité par Anne Ubersfeld, in J. de Jomaron. Mais c'était sans compter sur la commission de censure, présidée par Charles Brifaut, qui décida d'interdire les représentations de la pièce. Et si vous ne vous souvenez pas de ce que la (le) prof avait dit de la bataille d'Hernani et de Théophile Gautier, de ce que pensait Victor Hugo de l'unité de temps et de l'unité d'action, si même vous avez oublié ce que c'est, ce n'est pas grave, si finalement vous aimez l'Hernani de ce brave père Hugo. La dimension générationnelle se superposait d'ailleurs à cette dimension politique : de jeunes révolutionnaires s'opposaient à un gouvernement gérontocratique composé d'anciens émigrés revenus d'exil « sans avoir rien appris ni rien oublié » comme le disait un mot de l'époque[86], qui voulait la perte d'une pièce dans laquelle c'était justement un vieillard qui condamnait à mort de jeunes époux[87]. Aussi la survie du Théâtre-Français dépendait-elle directement des subventions publiques qu'il recevait ; sauf s'il jouait des pièces romantiques qui, elles, faisaient recette[54]. Quant à Beaumarchais, il expliqua dans son Essai sur le genre dramatique sérieux (1767) que le drame bourgeois offrait au public contemporain une moralité à la fois plus directe et plus profonde que l'ancienne tragédie[4]. Les grands chahuts autour des représentations théâtrales, dont la plus célèbre incarnation serait constituée par Hernani, débutèrent en 1789, avec Charles IX ou la Saint-Barthélémy de Marie-Joseph Chénier. Hugo fait de cette histoire un mélange de genres, ce qui vient ajouter des ingrédients à la « bataille d'Hernani ». Les comédiens étaient fatigués des sifflets, des cris, des rires, des interruptions incessantes (on a pu calculer qu'ils étaient interrompus tous les douze vers, soit près de 150 fois par représentation[107]), et interprétaient leurs rôles avec de moins en moins de conviction. Conformément aux usages de l'époque, les rôles étaient distribués sans que soit pris en compte le rapport entre l'âge des acteurs et l'âge supposé des personnages. La métaphore militaire et le parallèle avec Bonaparte se poursuivaient dans la suite du récit, qui faisait également la part belle au pittoresque (un chapitre entier du livre est consacré au « gilet rouge »), et qui surtout condensait en une seule soirée mémorable des évènements empruntés à des représentations différentes, dans une évocation largement idéalisée des évènements qui contribuerait durablement à fixer à la date du 25 février 1830 l'acte fondateur du romantisme en France[132]. Pierre Frantz, « Théâtre et fêtes de la Révolution », in Jacqueline de jomaron (dir.). À la fin de la pièce, les ovations succédèrent aux ovations, les acteurs furent acclamés, le dramaturge porté en triomphe jusque chez lui. Déjà à cette époque on observait que les chahuts étaient le fait de groupes de spectateurs qui avaient parfois organisé au préalable leur manifestation[35]. Mais si le sujet de ces pièces était suffisamment audacieux pour provoquer des conflits parfois violents, leur forme restait académique ; avec Christophe Colomb, représenté en 1809 au théâtre de l'Odéon (alors appelé théâtre de l'Impératrice), le dramaturge Népomucène Lemercier entreprit en revanche de s'affranchir des unités de temps et de lieu, de mêler les registres (comique et pathétique), enfin de se permettre des libertés avec les règles de la versification classique : à la première de la pièce, les spectateurs, médusés, ne réagirent pas. Inscrivez-vous pour trouver des essaia sur La bataille d’Hernani >, Politique de confidentialité - Californie (USA). cit., p. 82. » (cf. En réalité, c'est le 2 mars que Hugo, après quelques hésitations quant au choix de l'éditeur, permit à Mame d'éditer Hernani (dont le texte était sensiblement différent de celui que nous connaissons aujourd'hui[102]). En 1830, la première d'Hernani de Victor Hugo, à la Comédie Française, donne lieu à la fameuse « bataille d'Hernani » qui oppose, dans une atmosphère de scandale, les partisans du classicisme à ceux du romantisme menés par Théophile Gautier. La Princesse de Montpensier : Chabannes - Duration: 8:43. Hugo définit le drame romantique dans la préface de Cromwell en 1827. à ce sujet J.-M. Hovasse, Légende apocryphe, explique Jean-Marc Hovasse (. C'est une lutte en commun. 5. Bataille qui fut reconstituée, par et pour des lycéens, en 2002, lors des célébrations du bicentenaire de la naissance de Victor Hugo[132], tandis qu'un téléfilm de Jean-Daniel Verhaeghe (sur un scénario de Claude Allègre et Jean-Claude Carrière), La Bataille d'Hernani, contribuait à donner une nouvelle vigueur au récit inspiré par les évènements qui avaient entouré, cent soixante-douze ans plus tôt, la création de la pièce de Victor Hugo. Autrement dit, un théâtre bourgeois[23]. 13386, f° 37r° (voir aussi le f° 13v°). Elle concentre assurément un maximum de charge symbolique : concurrence de deux esthétiques, conflit … En règle générale, la fonction spécifique de metteur en scène n'existant pas (elle apparaîtrait en Allemagne, avec Richard Wagner[68]), c'étaient les comédiens eux-mêmes qui inventaient leurs rôles et créaient leurs effets. L'expression est de J.C. Fizaine, cité par Sylvie Vielledent. En 1829, Alexandre Dumas triompha avec Henri III et sa cour, drame en cinq actes et en prose, qu'il parvint à imposer à la Comédie-Française[38]. Théophile Gautier, Histoire du romantisme, chapitre I, cité par Florence Naugrette. Nous avons eu l’honneur d’être enrôlé dans ces jeunes bandes qui combattaient pour l’idéal, la poésie et la liberté de l’art, avec un enthousiasme, une bravoure et un dévouement qu’on ne connaît plus aujourd’hui »[133]. La "bataille d'Hernani" est devenue un modèle de littérature-événement. Le public, majoritairement composé de jeunes gens qui ne connaissaient les chahuts de 1830 que par ouï-dire, applaudit bruyamment aux répliques qui avaient été sifflées (ou étaient supposées l'avoir été) en 1830, et manifesta sa réprobation lorsqu'il n'entendait pas les vers attendus[132] (le texte joué reprenait pour l'essentiel celui de 1830, avec les modifications opérées par Hugo après les premières représentations[134]). La bataille d'« Hernani » Suite à l’interdiction de Marion Delorme , Hugo se sert d’ Hernani pour faire connaître sa propre conception du drame romanti­que : drame de l’être à l’identité complexe cherchant dans les tribulations de l’Histoire et les tourments de l’amour l’impossible réconciliation d’un moi divisé (bandit-seigneur ; tyran-bon empereur). Les spécificités du drame romantique: 1. Created with Sketch. ... La lucidité d'Hernani est de savoir qu'il ne contrôle pas son destin, son aveu d'impuissance et de passivité, il se plie à la … Lors de sa première représentation sur scène, Hernani a déclenché de virulents mouvements de contestation de la part des défenseurs du classicisme, auquel s’oppose à l’époque le mouvement du romantisme. La bataille d'Hernani ou la guerre des romantiques contre les classiques. Mais bientôt le rideau se leva. Seule subsiste, dans les cartons d’archives de la Comédie-Française, la musique écrite . Par ailleurs, les adversaires esthétiques de Hugo, les dramaturges néo-classiques, étaient eux aussi libéraux[80] et ils se livraient à un travail de sape auprès des comédiens, qu'ils entreprenaient de démotiver[81]. 1830 : La Bataille d’Hernani Réécouter 1830 : La Bataille d’Hernani écouter (5 min) 5 min. Mais c'est avec Diderot qu'émergea l'idée d'une fusion des genres dans un type nouveau de pièces, idée qu'il devait développer dans ses Entretiens sur « le Fils naturel » (1757) et son Discours sur la poésie dramatique (1758) : considérant que la tragédie et la comédie classiques n'avaient plus rien d'essentiel à offrir au public contemporain, le philosophe appelait à la création d'un genre intermédiaire : le drame, qui soumettrait au public des sujets de réflexion contemporains[3]. Don Gomez y était renommé Dégommé, dona Sol Quasifol ou Parasol[112]… Quatre pièces parodiques et trois pamphlets (dont la tonalité ironique de l'un, dirigé contre la « cafarderie littéraire », montre qu'il fut en réalité rédigé dans l'entourage de Hugo[113]) furent ainsi lancés dans les mois qui suivirent la première représentation du drame. Hugo entreprit alors d'écrire un nouveau drame, situé cette fois en Espagne, mais qui, malgré (ou grâce à[62]) ce déplacement géographique stratégique, serait politiquement encore plus dangereuse que Marion de Lorme[63]. En 1829, sa pièce Marion De Lorme est interdite par le pouvoir royal. La bataille d'Hernani est le nom donné à la polémique et aux chahuts qui entourèrent en 1830 les représentations de la pièce Hernani, drame romantique de Victor Hugo. L'idée de Hugo de faire « un art élitaire pour tous », un théâtre en vers destiné à la fois à l'élite et au peuple, lui semblait dangereuse[110]. Pour le reste, le rapport de la commission de censure indiqua qu'il lui semblait plus judicieux, quoique la pièce abondât en « inconvenances de toute nature », de la laisser représenter, afin que le public vît « jusqu'à quel point d'égarement peut aller l'esprit humain affranchi de toute règle et de toute bienséance »[66]. Héritière d'une longue série de conflits autour de l'esthétique théâtrale, la bataille d'Hernani, aux motivations politiques au moins autant qu'esthétiques, est restée célèbre pour avoir été le terrain d'affrontement entre les « classiques », partisans d'une hiérarchisation stricte des genres théâtraux, et la nouvelle génération des « romantiques » aspirant à une révolution de l'art dramatique et regroupée autour de Victor Hugo. I- Texte: Théophile Gautier témoin de la bataille d’Hernani Théophile Gautier, Victor Hugo, "on casse les vers et on les jette par la fenêtre" texte publié en 1902. Il cria à ces hommes assez âgés pour se souvenir de la Terreur : « À la guillotine, les genoux ! Guizot avec son essai sur Shakespeare de 1821 et surtout Stendhal avec les deux parties de Racine et Shakespeare (1823 et 1825) défendirent des idées similaires, le dernier poussant plus loin encore la logique d'une dramaturgie nationale : si pour Madame de Staël l'alexandrin devait disparaître du nouveau genre dramatique, c'est parce que le vers bannissait du théâtre « une foule de sentiments » et qu'il interdisait « de dire qu'on entre ou qu'on sort, qu'on dort ou qu'on veille, sans qu'il faille chercher pour cela une tournure poétique »[9], Stendhal le rejetait pour son inaptitude à rendre compte du caractère français : « il n'y a rien de moins emphatique et de plus naïf » que celui-ci, expliquait-il. Anne Ubersfeld, « Le moi et l'histoire », in J. de Romeron. IV 3 2 3 Les causes relatives et profondes de la Bataille d'Hernani - Duration: 9:26. Aussi Hugo décida-t-il de se passer de leurs services et de recruter sa propre claque. Des extraits consacrés à l'évocation de la bataille d'Hernani de ces trois textes, ainsi que des articles de Gautier, des lettres et des notes de Victor Hugo sur le même sujet, sont accessibles en ligne sur le site du Centre Régional de Documentation Pédagogique de l'Académie de Lille, dans un dossier réalisé par Françoise Gomez. Le 25 février 1830 se déroule à Paris la plus fameuse bataille qu’aient jamais livrée des hommes de lettres. Par ailleurs, Stendhal s'insurgeait contre le fait que l'esthétique au théâtre demeurât au XIXe siècle ce qu'elle avait été aux deux siècles précédents : « De mémoire d'historien, jamais peuple n'a éprouvé, dans ses mœurs et dans ses plaisirs, de changement plus rapide et plus total que celui de 1770 à 1823 ; et l'on veut nous donner toujours la même littérature ! lealarouille • 24 Novembre 2013 • Thèse • 1 631 Mots (7 Pages) • 1 159 Vues. • Synthèse sur la bataille d'Hernani (Victor Hugo) - Fichier envoyé le 10-02-2020 par Evelyne Paquet Il s'agit d'une synthèse d'extraits de presse, de cours magistraux universitaires, de prise de notes à partir du téléfilm relatif à la bataille d'Hernani et de témoignages d'auteurs romantiques. Thème 2 Les pistes d'étude . Lors des premières représentations d’Hernani, en 1830, s'engage une féroce bataille entre les partisans et les détracteurs de la pièce.Cette querelle devient vite celle du classicisme et du romantisme, des anciens et des modernes. Là nous reçûmes l'impulsion qui nous pousse encore après tant d'années et qui nous fera marcher jusqu'au bout de notre carrière »[100]. La pièce ne serait pas jouée. Le temps pressait : le Henri III de Dumas avait déjà triomphé sur la scène du Théâtre-Français et Vigny s'apprêtait à y monter son adaptation d'Othello. Du côté du Théâtre-Français, après l'interruption causée par la Révolution de Juillet, les comédiens se montrèrent peu pressés de reprendre les représentations d'Hernani. Phèdre, représenté la veille, n'avait rapporté que 450 francs[54]. « Folio Théâtre ». Ce sont eux qui, avec leurs costumes excentriques, leurs chevelures hirsutes et leurs plaisanteries macabres, feraient sensation au milieu du public policé du Théâtre-Français[84]. Lorsque les autres spectateurs pénétrèrent à leur tour dans les loges, ils ne furent pas peu surpris du spectacle qu'offrait la troupe des romantiques étalée en contrebas. L'incipit de cette histoire y est rédigé comme suit : « De ceux qui, répondant au cor d’Hernani, s’engagèrent à sa suite dans l’âpre montagne du Romantisme et en défendirent si vaillamment les défilés contre les attaques des classiques, il ne survit qu’un petit nombre de vétérans disparaissant chaque jour comme les médaillés de Sainte-Hélène. LA BATAILLE D’HERNANI TEMOIGNAGES Théophile Gautier, Victor Hugo, 1902 (posthume) Texte 1 Avant la représentation… l’attente Les arguments sont les raisons que l’on donne pour démontrer la justesse et la pertinence de la thèse. Code embed copié dans le presse-papier À retrouver dans l'émission. Authentifiez-vous La "bataille d’Hernani" : la construction d’une légende. Après François Coppée et son poème intitulé « La bataille d’Hernani » (1882) qui « radicalis[ait] les éléments constitutifs de la bataille »[132], Edmond Rostand apporta sa pierre à l'édification de la légende d’Hernani, avec son poème « Un soir à Hernani : 26 février 1902 », inspiré par les récits de Gautier et de Dumas[132]. Ce qui en revanche provoquait les sarcasmes et les quolibets, c'était la trivialité des dialogues, l'usage d'un vocabulaire qui n'avait pas cours dans la tragédie classique : l'absence de périphrase dans le « vous avez froid » de dona Sol à la seconde scène de l'acte I provoquait les sifflets ; un dialogue comme « Est-il minuit ? Or, Firmin, rompu aux habitudes de la diction des vers classiques, marquait la pause à l'hémistiche. Conscients de la situation, les principaux fournisseurs du Théâtre-Français en pièces nouvelles, les auteurs de tragédies néo-classiques adressèrent-ils en janvier 1829 une pétition à Charles X afin qu'il interdît la représentation en ce lieu du drame romantique. • Synthèse sur la bataille d'Hernani (Victor Hugo) - Fichier envoyé le 10-02-2020 par Evelyne Paquet Il s'agit d'une synthèse d'extraits de presse, de cours magistraux universitaires, de prise de notes à partir du téléfilm relatif à la bataille d'Hernani et de témoignages d'auteurs romantiques.